Une vieille poule blanche, volubile,
gloussait et caquetait sans cesse
Tantôt perchée sur le tas de fumier
Tantôt traversant le poulailler,
Donnant maints conseils à l’igrare jeunesse.
Sa voix puissante captait l’attention
Ses consœurs lui donnaient raison
Habituées aux palabres du vieux volatile.
La jeune dinde l’écoutait avec suffisance,
Trop occupée, sur ses ergots, à gérer sa prestance.
Que ces volailles sont bien ignorantes !
De toutes, elle est bien plus intelligente !
Tandis que César le paon,
Dès le soleil levant
Déployait ses plumes colorées
Il pensait, à ne pas en douter,
Que de la basse-cour il était l’Empereur.
Diantre ! Mais quel piètre péroreur !
Quand vint l’heure du gueuleton,
Gallines, dindes et oisons
Oubliant d’un même corps leurs différends
Poussant, piétinant, volant la becquetance
A ceux qui quelques instants auparavant
Etaient leurs amis d’enfance
Jacqueline Hiver – 22 octobre 2020