J'aime flâner dans les rues de Charleville au petit matin. La place ducale, dont les larges arches sont surplombées de façades aux tons rouille et ocre, a fini par m'adopter et me livre peu à peu ses secrets : des masques d'argile apposés aux piliers, une statuette d'une vierge et l'enfant, celle d'un angelot souriant aux cieux...
Inexorablement mes pas m'entraînent vers le quai Rimbaud puis le mont Olympe. Un matin de mars, j'ai vu arriver un groupe d'oiseaux migrateurs noirs au cou blanc. J'en ignore le nom. Ils sont restés quelques jours, perturbant les habitudes des canards et cygnes, maîtres des lieux. Puis ils sont repartis en me laissant avec un sentiment étrange mêlé d' envie et de nostalgie. Comme eux je suis partie, puis revenue trente ans plus tard. Et pourtant je sais qu'un jour je repartirai, du jour au lendemain, sans laisser de trop de traces. Qui sait : peut-être que des Ardennais s'arrêteront, s'interrogeront : mais comment s'appelait-elle déjà ?
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