
Je me souviens de toi, l’Emile
Ta mèche noire, rebelle
Sous un béret intemporel.
Je me souviens de toi, l’Emile
De tes yeux bleus ayant tout vu
Parfois livides d’avoir tout vécu.
Je me souviens de toi, l’Emile
Arpentant les campagnes et les bois
Amassant cèpes, myrtilles
Et pommes dans un vieux cabas
Ou des brindilles trouvées ci ou là.
Sait-on jamais ! Ici, l’hiver est froid !
Je me souviens des silences timides,
De tes soudains souvenirs,
Lâchés dans un soupir :
L’enfance blessée…
La vie d’ardoisier…
Les rêves brisés !
La gamine qui t’écoutait, pantoise,
A quitté, depuis, ses verdous d’ardoise.
Mais jamais, L’Emile je ne t’ai oublié.